L'est bolivien, de Cochabamba à Puerto Quijarro

Publié le par souslesigneduvoyage.over-blog.fr

 

  Nous rejoignons la rue dans laquelle partent les bus en direction de Puerto Villaroel. Une file de véhicules est garée sur le trottoir mais aucun ne semble desservir notre destination. Nous choisissons finalement de prendre un bus à destination de Villa Tunari, ville où nous pourrons faire étape sur la route de Puerto Villaroel. Le bus ne partant qu'une fois rempli, nous attendons le départ pendant une bonne heure. Nous n'avons pas le temps de quitter Cochabamba que le conducteur s'arrête au bord de la route pour constater ce qui semble arriver souvent ici: la crevaison d'un pneu, à l'arrière. Personne ne semble surpris à bord et le conducteur poursuit son chemin jusqu'à un garage qui accepte de rechaper ce pneu, déjà complètement lisse. Une heure plus tard, nous quittons enfin Cochabamba. Au fur et à mesure que la route descend des Andes, la végétation change, pour devenir tropicale. Nous atteignons Villa Tunari en fin d'après-midi alors que le jour commence déjà à baisser. Le temps de trouver un hébergement et de prendre un repas et il fait déjà nuit noire.

 

  Il ne semble pas beaucoup plus simple de rejoindre Puerto Villaroel en transport en commun à partir de Villa Tunari. Par contre, nous nous sommes beaucoup rapprochés et pouvons parcourir les 80 derniers kilomètres à bord d'un taxi. La route est bordée de paysages tropicaux, à la végétation luxuriante. Par contre, la saison des pluies étant terminée, l'air est sec et ne procure pas la sensation étouffante à laquelle nous nous attendions. La fin de la saison des pluies a aussi entraîné la baisse du niveau de la rivière Mamore que nous comptions remonter jusqu'à Trinidad. Nous ne trouvons dans le village aucun bateau se lançant dans ce voyage de plusieurs jours. La capitainerie ne nous apporte pas beaucoup plus d'information, et nous conseille juste d'attendre quelques jours, dans l'espoir qu'un bateau fasse escale au port. Mais une journée à Puerto Villaroel, c'est déjà très long. Le village poussiéreux d'un millier d'habitant ne présente pas beaucoup d'intérêt et nous partons le lendemain matin en direction de Santa Cruz à bord d'un taxi collectif.

 

  Santa Cruz est une grande ville moderne qui contraste beaucoup avec tout ce que nous avons connu de la Bolivie jusqu'à présent. Plus personne ici ne porte les vêtements traditionnels des Andes et les gens que nous rencontrons maintenant ont la peau beaucoup plus claire. L'artisanat andin disparaît lui aussi. Quelques boutiques touristiques en centre ville vendent cependant des articles venant de différentes parties de la Bolivie. Les retrouver tous rassemblés en un même lieu donne un peu l'impression de visiter un musée désordonné sur notre périple andin. Les prix pratiqués font plus penser à des magasins d'importation en France. Nous rencontrons beaucoup d'expatriés dont plusieurs français. L'Alliance Française possède d'ailleurs de somptueux bureaux en plein centre ville. Il est évident que Santa Cruz est la capitale économique de la Bolivie. Elle est en effet beaucoup plus facilement accessible par les transports et les conditions climatiques y sont bien plus favorables. Nous y passons quelques jours avant de prendre un train de nuit très chaotique en direction du Brésil.

 

  Nous arrivons le matin dans la petite ville de Quijarro, à la frontière brésilienne. Épuisés de la nuits passée dans le train, nous choisissons de rester la journée dans cette ville, qui semble pourtant ne posséder aucun intérêt. Nous trouvons un hébergement affilié à un réseau d'auberges de jeunesse, un peu à l'écart de la ville. La propriété est très belle, avec un grand jardin fleuri et une vue dégagée sur le pantanal et, de l'autre côté, Corumba la voisine brésilienne. Les prix pratiqués nous donnent cependant l'impression d'avoir déjà traversé la frontière... Ayant encore quelques timbres boliviens à utiliser, nous partons à la recherche d'une poste. Il n'y en a une qu'à 14 kms d'ici, dans la ville de Puerto Suarez. Comme il n'y a des boites aux lettres qu'à l'intérieur des bureaux de poste, nous partons donc en taxi collectif vers cette petite ville. Le samedi, les rues sont désertes et la poste est fermée à l'heure à laquelle nous arrivons. L'activité se concentre autour des supermarchés, où les brésiliens viennent faire leur courses, au tarif bolivien! Nous rejoignons notre hébergement pour y passer la fin de journée. A la tombée de la nuit, une nuée de moustiques s'abat sur nous, sous le regard amusé des propriétaires. Nous pouvons enfin utiliser les répulsifs anti-insectes que nous avons transportés tout au cours du voyage... Le lendemain, nous souhaitons partir tôt pour passer la frontière, mais il faut attendre plus d'une heure que les gérants sortent de leur torpeur matinale pour servir notre petit déjeuner. Nous choisissons finalement de quitter l'hébergement le ventre vide, très déçus de la prestation, en regard des prix pratiqués. Souhaitant nous expliquer avec le propriétaire, celui-ci devient agressif et menaçant. Nous le quittons surexcité, parfaitement réveillé cette fois, refusant l'idée que quelqu'un puisse critiquer la médiocre qualité des services de son hébergement.

 

 

  Nous prenons un taxi pour rejoindre la frontière, à quelques kilomètres de la ville de Quijarro, direction le Brésil.

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