Le salar d'Uyuni

Publié le par souslesigneduvoyage.over-blog.fr

  Nous sommes avertis à notre montée dans le bus pour Uyuni que les bagages placés dans les compartiments supérieurs doivent être coincés au maximum afin d'éviter leur chute durant la nuit. En effet, une partie du trajet se fait sur une route non goudronnée (environ 200 kms sur les 550 kms au total). Nous quittons La Paz de nuit, avec une escale prévue 3 h plus tard dans la ville d'Oruro. La première partie du trajet se passe bien et il est facile de s'endormir. Mais en pleine nuit, nous sommes réveillés par les vibrations du bus roulant sur la route de terre. Le conducteur continue d’avancer à bonne allure et nous sommes secoués comme dans un avion qui traverserait une zone de fortes turbulences, interminables. Le bus parcourt l'altiplano bolivien, à des altitudes frôlant les 5000 mètres. La température extérieure est tellement basse que la buée se transforme en glace sur les vitres du bus.

 

  Nous arrivons finalement au lever du jour à Uyuni, dans une ville poussiéreuse qui parait déserte. De nombreux bâtiments de la ville sont en travaux, qui semblent durer depuis une éternité. Nous nous rendons rapidement compte qu'à Uyuni, il n'y a rien d'autre à faire que de réserver une excursion pour aller voir le salar qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au nord. Les innombrables agences proposent à peu près toutes les mêmes prestations et nous choisissons d'effectuer une excursion d'une journée en Jeep sur le salar. La journée à Uyuni se termine tôt, en raison des températures qui deviennent glaciales une fois le soleil couché.

 

  Notre guide passe nous chercher vers 10h30 à bord d'une Jeep dont l'état des pneus laisse plutôt à désirer. Il serait difficile de contrôler le témoin, étant donné qu'il n'y en a plus... Nous partons vers le salar en compagnie de cinq autres personnes. Notre guide nous conduit tout d'abord au cimetière de trains, à 3 kms de la ville. De vieilles locomotives à vapeur, qui servait à transporter les minerais de Potosi à Antofagaste, ont été abandonnées là lorsqu'elles ont été remplacées par des machines diesel. Elles rouillent maintenant en plein milieu du désert. Nous nous rendons ensuite au village de Colchani, sur la rive du salar. Ce petit village, aux maisons construites en briques de sel, vit de l'extraction du fameux condiment... et du tourisme. En effet, on peut y acheter de nombreux objet sculptés dans le sel.

 

  Nous pénétrons ensuite sur le salar, plus grande étendue salée au monde, qui s'étend sur 12000 km². Après quelques kilomètres parcourus, on se retrouve au milieu d'un désert blanc, qui s'étend à perte de vue. Par endroit, une fine pellicule d'eau subsistant à la surface, transforme le salar en gigantesque miroir. Des infiltrations d'eau sous la surface créent des trous, appelés yeux, par lesquels on peut apercevoir les profondeurs de la couche de sel. Ces orifices sont tapissés de cristaux que Jeff essaie d'aller décrocher dans une eau à -3°, qui ne gèle pas à cause de la concentration saline. Nous mettons ensuite le cap sur l’Isla del Pescado (l'île du poisson) qui tire son nom de la forme qu'elle a au-dessus de l'horizon. Son autre nom est Isla Inca Huasi qui signifie maison de l’inca en quechua. En plein milieu de ce désert blanc, seules les montagnes alentours permettent de se repérer. Soudain, l'île surgit de l'immensité salée. Nous l'"accostons" pour aller l'explorer. Elle est entièrement recouverte de cactus gigantesques dont certains mesurent plus de 10 mètres! Nous pique-niquons sur l'île sur des tables de sel. Nous reprenons la Jeep dont un pneu exténué finit par crever. Notre guide se retrouve à changer une roue en plein milieu de nulle part. Il reste juste à espérer que la roue de secours qui se trouve sous la Jeep n'est pas celle qui a crevé lors de l'excursion précédente. Nous faisons une halte dans un hôtel de sel avant de nous arrêter près des exploitations salines pour observer le coucher du soleil. Nous sommes très chanceux de pouvoir assister à ce spectacle magique que peu de guides proposent.

 

  Le soir même, nous prenons un bus de nuit pour retourner sur La Paz où nous souhaitons prendre une correspondance pour Cochabamba. La même compagnie que pour l'aller nous propose une prestation minable pour le retour. Une infiltration d'air dans le bus laisse pénétrer la poussière de la route, ce qui rend rapidement l'atmosphère difficilement respirable. Nous sommes donc obligés de changer de bus en plein milieu de la nuit, en surveillant bien le transfert des sacs de soute, qui est particulièrement anarchique. Nous arrivons finalement à l'aube à La Paz où nous sautons dans un bus, direction Cochabamba.

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